La première édition de la manifestation internationale Freedom not Fear est couronnée de succès
Bruxelles, le 18 septembre 2011 - Des citoyens venant de toute l’Europe ont manifesté samedi 17 septembre à Bruxelles pour plus de liberté et moins de peur, demandant le respect de leurs droits fondamentaux dans un monde interconnecté. Ils se sont élevés contre l’érosion constante de leur vie privée et ont appelé à une réduction radicale des mesures de surveillance telles que le stockage d’informations détaillées des comportements de tous les citoyens européens.
Devant la Commission européenne, Katta, membre du Groupe de travail allemand sur la rétention des données a résumé la raison principale de la participation des manifestants : « Cette manifestation ne concerne pas seulement les données. Il s’agit de la question fondamentale du genre de société dans laquelle nous voulons vivre – une société basée sur la liberté, et non sur la peur ».
Plus tôt, dans un discours émouvant devant le Parlement européen, Charles, un membre de « no-CCTV » venant de Grande-Bretagne, a commémoré la mort en 2005 du Brésilien Jean Charles de Menezes, abattu par la police après avoir été faussement identifié à partir d’images de vidéo-surveillance en tant que suspect dans les attentats de Londres du 21 juillet. Pour les manifestants, ceci montre que l’augmentation de la vidéo-surveillance ne rend pas la société plus sûre mais qu’au contraire, elle peut mettre en danger notre sécurité.
Les manifestants, incluant des personnes de Belgique, des Pays-Bas, Pologne, France et Autriche, ont rejeté fermement les lois de rétention des données et le partage intergouvernemental des données des voyageurs au nom de la lutte contre le terrorisme. Ils ont montré leur inquiétude face aux accords de partage de données sensibles avec les États-Unis, l’Australie et d’autres pays et face au projet d’un nouveau système de contrôle de tous les voyages dans et au départ de l’Europe. Ces mesures n’ont pas arrêté le terrorisme mais ont diminué les libertés individuelles. De plus, de nombreux manifestants craignent que les moyens mis en place par les gouvernements afin de stocker ces données ne soient pas sûrs et les rendent donc susceptibles d’être piratées, fuitées, mal interprétées et utilisées à mauvais escient.
Pendant la marche à travers la ville, les manifestants ont protesté contre la directive européenne de rétention des données. Elle impose la collecte à travers toute l’Europe des données liées aux communications téléphoniques et électroniques, traitant ainsi des citoyens normaux en suspects. Les lois de rétention des données ont déjà été reconnues anticonstitutionnelles en Allemagne, en Roumanie et en République Tchèque.
La journée de manifestation à Bruxelles s’organise à la faveur d’un événement de trois jours comprenant une conférence internationale le dimanche et une journée de débats et de discussions avec des représentants de l’Union Européenne le lundi. L’événement « Freedom not Fear » fait partie d’une semaine d’action européenne, qui a donné lieu à des manifestations, entre autres, à Berlin, Vienne et Luxembourg.